…le bonheur…
Une phrase lue de la Fondation Groupama pour la santé a fait tilt tout à l’heure, c’est le titre d’un projet qu’ils mènent avec des malades:
“ Je crois que c’est l’insouciance qui me manque le plus”
Cette phrase résonne en moi, mais je veux dire résonne VRAIMENT en moi. Ce petit truc au fond qui me plombe, même quand ça va, et bien, c’est ça. Cela fait 2 ans et demi que je ne sais plus ce qu’est vraiment l’insouciance. Je vous en ai déjà parlé, c’est ce qui me pèse le plus dans la maladie: ne pas savoir de quoi demain sera fait, et certains jours, ne pas savoir de quoi les heures suivantes seront faites. Prévoir un dîner, une soirée, un WE ou n’importe quelle sortie avec en arrière pensée “j’espère que je serai bien”. Ou devoir anticiper constamment pour mettre toutes les chances de son côté. Planifier, prévoir, anticiper.
Et ne pas sortir sans médicaments, porter sa carte d’alerte médicale, espérer avoir une place assise dans les transports, aller dans les magasins dès l’ouverture, jamais le samedi…Planifier, prévoir, anticiper.
Certains malades se disent “fuck la maladie, on verra bien”, ils se plantent, ils se la prennent pleine face, en pire. Certains conseillent de ne pas trop y penser, “ne laissez pas la maladie prendre le dessus”, mais oui bien sûr…et mon postérieur, c’est de la volaille. On essaie de toutes nos forces de ne pas TOUT LE TEMPS y penser, mais spa’ possible. Prévoir, anticiper, planifier.
Cette phrase paraît pourtant anodine mais elle est tellement libératrice. Quelle que soit la stratégie que vous adoptez: ignorance, mépris, déni… elle vous rattrape toujours la garce. A chacun de trouver ses propres clés, ses propres stratégies…Planifier, prévoir, anticiper.
Tout’façon, ma pôv’ Lucette, t’as pô l’choix, faut vivre avec. Et là, vous vous demandez où je vais avec ce billet…(moi aussi pour être honnête 😉 )
J’en ai bavé ma race cette semaine et ce matin, j’ai décidé de m’offrir une journée à moi. Je veux dire, m’offrir une VRAIE journée. Coup de pied au derche et zoubida en voiture. Café avec des copines, shopping à mort, déjeuner au resto avec une amie et attention les yeux: coiffeur pour finir. C’était mon day off, ma journée récompense, mon pansement au moral. J’ai quand même choisi un centre commercial pas trop grand, calme, avec des fauteuils…Planifier, prévoir, anticiper.
Mais, je me la suis offerte cette journée…Je n’ai ouvert ni twitter, ni facebook, ni regardé mes mails…Zéro culpabilité, zéro stress, j’allais où je voulais, rien que pour moi. Et si je m’assoie entre 2 boutiques dans leurs super fauteuils confortables, c’est cool. A 11h, je devais prendre mon anti gerbouli, je l’ai gobé avec un muffin au myrtilles et un grand starbucks…A peine planifié, tout juste prévu, limite anticipé.
Alors cette journée, elle était géniale et quand j’ai ouvert le mail de la Fondation Groupama et que j’ai lu cette toute petite petite petite phrase de rien du tout, j’ai immédiatement compris que ces mots traduisaient ce sentiment que j’ai retrouvé aujourd’hui: je me suis offert de l’insouciance…pis des ballerines, 2 vestes, 2 pulls, 1 foulard, 1 pantalon…mais chut, mon banquier ne le sait pas encore 🙂