Posted in Non classé

…tic…tac…

je vous avais promis des news: les voilà.

j’aime pas écrire quand je ne vais pas bien. c’est comme si je baissais les bras, comme si j’officialisais la victoire de l’ennemi. mais je vous dois des nouvelles, je le sais.

le mois de septembre a été dur. très dur.

comme la plupart d’entre vous le savent, j’ai recommencé mes injections. encore mille mercis de tous vos messages qui m’accompagnent à chaque fois. c’est vraiment bon ces encouragements. parfois, je ne lis les SMS qu’une fois perfusée, je me les garde précieusement.

j’y allais tranquille pourtant ce 8 septembre. pas d’appréhension, pas peur. et pourtant…

pour démarrer, impossible de me perfuser. veines sclérosées, une 1ère infirmière essaie bras gauche, pique 2 fois. dans ce cas, elles passent la main les filles, c’est assez stressant pour elles au delà d’être douloureux pour moi. une autre arrive, bras droit, 2 essais. j’avais franchement mal. pas d’autre solution que d’appeler les anesthésistes qui eux sont formés pour piquer n’importe qui, n’importe où. par chance, il a réussi du 1er coup.

lancement de la perfusion. je commence à somnoler puis à ne plus trop bien respirer. la tension qui s’effondre et hop: branle bas de combat: une nouvelle allergie, comme la toute première fois. l’anesthésiste revient au galop pour me perfuser dans l’autre bras, je pleurais de douleur.

ça passe doucement, la perfusion reprend. je me croyais sortie de l’auberge.

c’était sans compter la visite de la doc. mine sombre avec tous mes examens. je vous la fais courte: obligée de ralentir le rythme. 9 de tension, des veines impiquables, le bilan biologique catastrophique, tout part en couille, la maladie gagne du terrain.

coup de bambou. larmes. colère.

et je rentre chez moi, bon gré mal gré avec des ordonnances encore, des examens encore et ma prescription de mi temps thérapeutique.

parmi les examens était prescrit un scanner thoracique. j’ai des difficultés respiratoires, mon diaphragme se bloque quand je reste assise trop longtemps. je ne peux plus par exemple être allongée sur le côté. qu’à cela ne tienne, le scanner est prévu pour le lendemain, soit le mercredi 9.

j’arrive au centre, confiante, je passe l’examen, confiante. je sors de là: ravagée.

“madame, tout va bien au niveau thoracique. en revanche, il y a une anomalie sur le pancréas, vous devez faire une IRM le plus rapidement possible”.

de là mon coeur s’est arrêté de battre. sortie de la clinique comme un zombie, tout qui défile. ma première pensée à une amie très proche à qui on a annoncé il y a quelques années de la même façon son cancer du sein.

j’ai arrêté de vivre ce mercredi 9 septembre à 17h30. j’ai remué ciel et terre pour obtenir l’IRM le plus rapide qui soit. tous mes potes médecins, directeurs d’hosto, j’ai appelé tout le monde. j’ai obtenu un RV le samedi suivant à 18h40. je ne peux vous décrire ces 3 nuits et 3 journées d’angoisse. j’étais l’ombre de moi même. ce serait cliché de vous dire que j’ai vu ma vie défiler et que j’ai passé ces heures à me demander si j’allais voir grandir mes enfants. je ne suis pas médecin mais je sais pertinemment qu’une merde au pancréas, c’est 6 mois…

les heures ont défilé très très lentement. les nuits ont été courtes et noires. tic, tac…

ce samedi a été interminable mais heureusement, rassurant. il n’y avait pas de “grosse” merde à l’IRM. nous avons fêté ça avec notre couple d’amis, les seuls au courant, le soir même avec du champ et un resto landais.

il restait à explorer le pourquoi du comment, vous connaissez Raoul 😉 Lundi 14 après midi, j’avais RV chez un top gastro qui a été très rassurant mais a botté en touche pour le diagnostic en m’envoyant chez un ponte du pancréas afin de faire une écho endoscopie. j’ai eu très peur des délais mais l’intervention a été programmée pour le 25 septembre.

entre temps, je ne me la suis pas coulée douce puisque ma 2ème perfusion était prévue le 22 septembre. c’est là où j’ai réalisé que je passais plus de temps dans les hostos qu’au bureau…même bordel avec les veines mais sophie-doigts-de fée a réussi in extremis au 4è essai bras droit.

le temps s’est écoulé gentiment jusqu’à l’intervention. le pire était éloigné mais le doute subsistait. la veille au soir a été terrible, le matin même un supplice. je suis partie au bloc complètement effondrée de peur et de fatigue de ces 2 dernières semaines.

le réveil a été nettement plus agréable puisque ce cher professeur m’a tout de suite dit que j’avais un beau pancréas. gros mais beau. une atteinte surprise de la maladie est l’explication la plus vraisemblable, la pancréatite auto immune est écartée également.

pardon à tous, famille et amis, de ne pas en avoir parlé, c’était vraiment trop difficile sans savoir.

merci à toute ma bural team pour son soutien quotidien, vous seuls étiez au courant.

et évidemment, merci Amour de ma vie, sans qui jamais, je veux dire jamais je n’aurais pu traverser cette épreuve.