*Brève de nains*

débat autour du débarrassage du soir. ou plutôt devrais-je dire baston quotidienne des partisans du “moins j’en fous, mieux j’me porte”

“oui mais moi je suis allée chercher le pain”

“oui mais moi j’ai débarrassé déjà hier tout seul”

…bla bla bla…

assault final signé loulou qui plante donc sa jeune soeur en courant et en criant:

“mais enfin, pense à tous les petits roms qui n’ont pas d’assiette…”

#ElevésAuxPetitsEnfantsQuiNontPasAManger

#Ado-Rables

#LaFinJustifieLesMoyens

#ZontQuandMemeOubliésDetreCons

…de la chair fraîche…

…bande de vautours, vous l’attendiez, je l’ai fait 🙂

voici venu le temps des rires et des chants du récit de maltraitance d’externe…

pour ceux qui suivent, il y a peu de temps, j’ai fait gober à un externe que les algues de noirmoutier aidaient à faire remonter le taux de plaquettes sanguines. j’ai encore le fou rire en repensant à sa tête et en le voyant noter dans son petit carnet rhodia orange bien propret, signe distinctif du petit nexterne tout neuf. pour info, et si vous êtes hospi un jour, je vais parfaire votre culture générale externale (oui j’invente des mots, comme dit mon amie lolo, c’est mon blog, c’est mon droit). bref, l’externe tout neuf a un petit rhodia orange tout neuf. l’externe qui commence à gérer a une feuille pliée en 4. pis l’externe en bout de piste, il n’a même plus de stylo 😉 d’ailleurs, le parallèle est rigolo à faire avec le teint: le n°1 a un teint a peu près normal malgré les cernes, le n°2 commence à verdir et attaque la 2ème rangée de cernes et le n°3, ben…il n’a plus ni teint ni cernes, d’ailleurs, on le voit à peine 😉

toussa pour en arriver à mon rhodia touneuf:

la perf de rituximab allant bon train, surveillance renforcée de moumoune. pour les non-médecins (voire les non vétérinaires 😉 ), la surveillance renforcée de moumoune consiste à vérifier les constantes de ladite moumoune soit tension, saturation, température et pouls et ce tous les 1/4 d’heure. loin des objets connectés de l’ère de la santé du 3.0, je suis ligotée à l’ancienne, cathéter à droite, machines à gauche.

les calmants passés, j’émerge doucement en début d’aprèm et c’est là que cela devient dangereux pour le corps médical…gnark…comme expliqué la dernière fois, dès que je recommence à râler, c’est qu’ça va et ils me débranchent la machine qui fait bip-bip donc je descendre à la cafèt’ aller boire un café une tisane et fumer prendre du bon air dehors.

là, fallait attendre l’ordre de la chef, surintendante du chef, lui même devant attendre l’accord du… vous suivez? on était à 2 doigts d’en informer le cabinet du ministre de la santé. toussa pour une vacataire qui voulait se couvrir 🙂 Et ladite chef était partie déjeuner, elle.

donc si je maltraite les externes, c’est à cause des vacataires CQFD. donc j’ai eu tout le temps d’ourdir mon complot, de fomenter mes pitreries.

(je rappelle à toutes fins utiles que je n’ai ni TV, ni wifi ni rien. donc je fixe le plafond)

en m’ennuyant, je me suis amusée avec le seul joujou à dispo: la bip-bip machine…et je me suis rendue compte que je pouvais “jouer” sur la tension artérielle en bougeant mon bras, serrant mon poing…donc je m’amusais. hop très haut, hop très bas. hop c’est l’heure de la surveillance…vous me voyez venir avec mes gros sabots???

rhodia entre et me demande si ça va. je lui réponds “non, il y a un problème”. remarquez que je n’ai pas dit “j’ai un problème”. et je lui montre l’écran qui affiche fièrement 7/3 de tension.

ça y est, j’ai le fou rire. il a franchement paniqué le rhodia. mais il était plus orange pour 2 sous, je vais le renommer arc-en-ciel: d’abord, il a blanchi en mode Omo lave plus blanc que blanc:

“ah oui, il y a un gros problème”, il choppe la télécommande de mon lit, m’aplatit comme une crêpe et me relève les pieds. le tout en appuyant sur la sonnette d’alarme. “vous allez bien? parlez moi!!!”

pour les non-initiés, une tension à 7/3 est généralement très très mauvais signe, limite ça pue le sapin. du moins, c’est la réa direct.

“oh oui, moi ça va très bien mais je pense que la machine moins, un des capteurs a du bouger”

pas de bol, une armada blanche avait envahit du coup ma suite royale. c’est là que mon rhodia blanc a viré au rouge comprenant sa boulette de novice. moyennant quoi, la super chef de toutes les infirmières chef de la moitié de paris lui a expliqué calmement que devant tout résultat de machine peu réaliste, on refait une mesure avant d’appeler la réa 😉

donc je ne suis pas si méchante que ça, je suis formatrice d’externe…je vous assure que çui-là ne se fera plus berner 😉

ps: je l’ai croisé en partant, il était en train de verdir…

ps2: et en passant, la journée s’est bien passée. c’est toujours aussi long et aussi chiant mais ce soir, suis chez moi, dans ma maison, dans mon canapé avec mon coca alors ça va 🙂

ps3; comme j’ai pas d’externe sous la main, je vais terroriser les mômes 🙂

…des mentalités de connards…

ouais, vous avez bien lu. j’ai dit des mentalités de connards. les français ont des sales mentalités de connards. évidemment, faut pas mettre tout le monde dans le même panier, je sais, mais vous commencez à me connaître, je fais pas les choses à moitié.

pardon ma grossiereté mais franchement, vous pensez pas vous aussi qu’on vit dans un pays de mentalités de connards???

vous savez la chose la plus dure à accepter pour quelqu’un de “différent”? c’est le regard des autres…le français n’aime pas les choses différentes: le français n’aime pas les cheveux rouges ou bleus, les homos, la richesse ou la pauvreté…le français aime les choses lisses et édulcorées. le français n’aime pas que son petit regard bien con puisse être agressé par quelque chose de différent.

vous voulez que je vous dise? (en même temps, si vous êtes là, c’est pour lire ce que j’ai à dire, c’est vraiment con comme question…)

vous qui n’êtes pas des connards, expliquez un peu autour de vous qu’un gosse trisomique ne mord pas, qu’il n’est pas contagieux non plus…

expliquez un peu autour de vous de 80% des handicaps sont invisibles et que parfois, si l’on a autant de mal à accepter notre “condition”, c’est aussi en partie à cause du regard de notre société. oh je demande pas la lune ni rien de plus que ce qui est fait aujourd’hui, j’en ai juste ras le cul de devoir me battre et arriver en vrac au bureau à cause d’un connard à qui je souhaite profondément de finir avec un parkinson profond en se pissant dessus. d’ailleurs, je lui ai dit 😉 j’irai brûler en enfer pour vouloir du mal aux autres mais merde.

putain mais quand les mentalités vont-elles évoluer???

si j’avais pas besoin de bosser pour du brouzouf, je vous jure que j’en suis au point où je m’engagerais en politique. je voudrais vraiment militer pour ça. pourqu’une pauvre nana comme moi qui demande juste une place dans un tramway un matin difficile ne soit plus jamais face à un vieux connard…

…un sexisme ordinaire…

*Brève de nain*

Ou comment j’ai troooooop mal élevé mes enfants 😉

– Mamaaaan?????

– oui?

– ils font vraiment n’importe quoi à la télé…ils font une émission sur le cerveau avec Adrianna Karembeu

– et??? (faisant mine de ne pas comprendre…)

– nan mais Mam’s, vraiment… une émission sur le CER-VEAU avec Adrianna Karembeu, y’a rien qui te choque?

#Sexisme

#SaleMôme

#JeVaisTEnRetournerUneAuNomDesBlondes

🙂

…oyé, oyé…famille et amis chartrains!

Famille et amis chartrains, une précision de la plus haute importance: ma grand-mère n’est pas au courant de mon “état”. j’ai jugé en accord avec moi-même inutile de l’inquiéter. comme nous ne vivons pas dans la même ville et que j’arrive à tout planquer quand je la vois, fastoche! donc le silence radio s’impose.

merci d’avance les zamis

…des news…des nouvelles…des infos…

…comme d’hab en ces jours particuliers, un énorme merci du fond du coeur, du clavier et de partout ailleurs à tous les ceusses qui m’ont envoyé plein de gentilles pensées, encouragements et bisous magiques. je les prends tous et je m’en fais une réserve 😉

vous zimaginez pas comme c’est cool quand on s’emmerde comme un rat mort de recevoir des messages. 

toussa pour vous donner quand même de mes nouvelles. ebé tout va bien, top cool, mieux ce serait indécent 😉

blague à part, c’est jamais une partie de plaisir. c’est long, pénible et douloureux. pas de téloche, pas de réseau, gala et marie claire, ça va 2 secondes. peux même pas roupiller, y a les GO du service tout le temps sur mon dos. dans le meilleur des cas, j’ai 30 minutes entre 2 visites. cela étant, elles sont absolument adorables. pis ce sont 2 infirmières attachées à l’hôpital de jour qui suivent leurs patients d’une fois sur l’autre donc à force, ça crée des liens. c’est très humanisé, on est loin des grands centres que j’ai pu tester dans le plus profond anonymat et sans la moindre compassion ni empathie.

mais franchement, cool. l’impression que la journée en a duré 2. petite appréhension je dois avouer au moment de démarrer les perfs, impossible de me piquer en plus. une fois les cathés posés, ils m’ont très vite injecté les prémédications qui font planer. ça, c’est cool, tu es dans une autre galaxie et tu ne vois pas le temps passer. le hic, c’est quand tout se passe bien, ils te retirent ce shoot légal “c’est-la-sécu-qui-offre” et te laisse douiller ta race juste voir si tu vas bien. maintenant j’ai compris le truc, je râle d’office. donc j’ai droit à un sublime plateau collation avec mon infirmière en bout de lit qui surveille que je ne fasse pas de fausse route. et dans le même temps me raconte les dents de sagesse de son aînée, la rentrée au collège du 2è et les inscriptions au foot du 3è…

inutile de vous dire que j’abrège rapido le brunch 4 étoiles 😉

pis je re-râle que j’ai encore faim. alors là, j’ai une permission de sortie: hop direction la cafèt’ de l’hosto. trop canon!et zou…ooohhhh la blonde et son sens de l’orientation…v’la’ti’pa que je me retrouve devant l’hôpital au soleil et avec du coca et du réseauuuuuuuu… comme quoi, une seule 4G vous manque et tout est dépeuplé!

le tout bien sûr avec mon pied à perf’ à roulettes: merci sophie car l’autre infirmière avait flairé le filon, avait suspecté l’entourloupe et ne voulait pas me le donner. 

remontée à toute blinde dans mon service, j’avais que 15 minutes de perm’. soit dit en passant, trop la classe, avec mes perfs, suis prioritaire aux ascenseurs 🙂

et après, c’est long et chiant. j’ai comme seule activité de compter les gouttes de ma perf’, calculer combien il reste de coquillettes gouttes à passer, le nombre de gouttes par minutes, ajouter l’âge de la chef de service et le nombre de compresses sur le plateau et j’ai mon heure de sortie 😉 c’est ma seule vraie appréhension: qu’ils me gardent la nuit.

sans dec’ les zamis, ça va bien. un peu cramée quand même, il faut plusieurs jours pour que mon petit corps de rêve élimine toutes ces saloperies mais bon, une bonne nuit de sommeil dans ma maison et le tour sera joué…puis toutes ces chimiqueries vont faire leur boulot sagement. pis j’irai mieux, pis encore mieux, pis encore mieux que mieux.

sans déc les zamis, j’y retourne dans 15 jours, ça fait iech mais s’pa grave.

sans déc’ les zamis, je suis fracassée mais j’ai la pêche.

sans déc’ les zamis, je sais que j’ai des hauts et des bas mais putain, je veux y croire.

sans déc’ les zamis, je vous dit merci d’être là, je veux dire VRAIMENT merci.

 

 

 

 

…la vie…

le titre de ce modeste blog est “vivre avec”. beaucoup de mes milliards de lecteurs m’ont demandé de mes news. d’autres millions m’ont demandé si j’avais arrêté d’écrire. meuh non, je fais tous les étés une pause pendant les vacances pour en général entamer sur les brèves de rentrée en mode protège-cahier vert à pois bleus et enveloppes de taille non référencées par la poste…brèves de mère indigne et de têtes plus si blondes que ça. je sais que ça vous manque bande de vautours. 

aujourd’hui, j’ai pô envie…j’ai pô envie de dire que ça va. j’ai pô envie de faire rire. on me demande comment je vais, j’ai pô envie de répondre.

passke si je devais répondre, je dirais:

c’est pas une vie d’endurer ça,

c’est pas une vie de devoir toujours choisir entre fromage et dessert,

c’est pas une vie de retourner encore à l’hôpital,

c’est pas une vie de raconter cette vie,

c’est pas une vie d’avoir cette chape de plomb sur les épaules,

c’est pas une vie de souffrir en permanence,

c’est pas une vie de faire subir ça à ceux qu’on aime,

c’est pas une vie de vivre dans un corps qui ne vous appartient plus.

passke c’est pas juste de dire que ça va passke soyons franche de la couette, y’a des jours plus durs que d’autres. ou plutôt des semaines.

mais le titre de ce modeste blog est “vivre avec”. pour ceux qui savent pas, c’est passk’un jour j’ai touché le fond et qu’une dame de la société savante m’a dit “arrêtez de luttez contre, vivez avec”.

alors même si c’est pas une vie, c’est ma vie épicétout.

mais moi, je sais au fond que je m’en sors pas mal…

passke je puise mes forces auprès des gens que j’aime et qui trouvent toujours les mots, les gestes,

passke j’ai un boulot que j’aime et qui me fait me lever, même en grimaçant tous les matins,

passke j’ai des amis, des projets, des envies, 

passke j’aime rire, aimer, manger, parler, réfléchir, m’amuser, râler, regarder, voir, toucher, entendre, débattre, apprendre, explorer…

mardi prochain, je retourne à l’hôpital. 

alors, ouais, j’ai juste envie de crier putain de bordel de merde maman-je-veux-pas-y-aller.

mais je vais y aller quand même, hein? 

d’ici là, je vous promets une brève de blonde et une brève de nains.

je vous embrasse les amis