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…reverso…

…hier robert, ce soir reverso…vous allez vite comprendre…

porte de champerret, temps magnifique, voile de pollution: je pense à Manue, c’est peut-être pas le jour de faire des efforts

porte de clignancourt, tiens, ça fait longtemps que je ne suis pas allée aux puces, j’irai bien aux puces

porte de la chapelle, le sacré coeur est magnifique sous le soleil, on a jamais emmené les enfants au sacré coeur

porte de pantin, la cité de la musique, c’est fou comme ils ont avancé depuis 6 mois

pré st gervais, prés salés, agneau, pâques…j’irais bien chez papa, maman à pâques

porte de montreuil, on y est, mais non je ne pleure pas, c’est le vent sous mon casque

la journée s’est aussi bien passée que possible. j’y suis arrivée à bloc, gonflée de ces petits vagabondages de mon esprit sur le périph’. toutes ces choses à faire, à voir, à découvrir, à re découvrir, à faire découvrir, à vivre.

tous ces petits riens qui font avancer tout à chacun.

et j’y suis allée surtout le coeur chaud: les avalanches de sms, les rafales de message facebook, les blagounettes, le menu de la cantoche, les bisous, les calins, les clins d’oeil.

alors ce soir, c’est le reverso, car dans le reverso, on trouve plein de jolis mots pour dire

merci

dankie – faleminderit – danke – thank you – chokrane- sahite- barak allahu fiik – chnorakaloutioun – meda wo ase
çox sag olun – a ni kié – ayùebedankt eskerrik asko – dhanyabaad – Дзякую – kyay tzu – tin pa tetangio tumas – a ni kié – hvala – trugéré -мерси – gràcies – salamat – wado –  grémési –  hvala – hvala ti – tak – tashakor – choukran –
zikomo – xièxie  谢谢  – 감사합니다 (gamsa hamnida) – grazie – mèsi – gha-ana – birepo – na som – gracias –
dankon – tänan – akpé – akiba – takk fyri – vinaka – kiitos – märsi – dankewol – gracie – tapadh leat – go raibh maith agat – merkzi – diolch – დიდი მადლობა – aguyjé – ευχαριστώ – aabhar – nagode – mahalo – toda – dhanyavad -köszönöm – imela – terima kasih – taiku – takk – grazie – arigatô – tanemmirt – dhanyavadagalu – rahmet – orkun – matondo – murakoze – Рахмат – murakoze – sobodi – tenki – spas – mercé – wopila – khob chai – matondo – gratias ago – paldies – gràçie – matondi – ačiū – благодарам  – blagodaram – terima kasih – nanni – misaotra – niżżik ħajr – abouï ngan – kia ora – aabhari aahe – welalin – bayarlalaa – barka – dank u wel – takk – miigwetch – бузныг – shukriya manana – danki – mauruuru – motashakkeram – dziękuję – mamnun – obrigado – sukriya – diboti – sulpáy – najis tukemulţumesc – спасибо – giitu – faafetai lava – singuila – хвала  – ke ya leboha – marahaba – waita  – meharbani – hvala – stuutiyi – ďakujem – waad mahadsantahay – fofo – nouari – tack – asante – rahmat – salamat – mauruuru – tanemmirt – nandri – rahmat – děkuji – Баркал  – dhanyavadalu – ขอบคุณค่ะ  – yekeniele – m-sapo – tualumba – kurre sumanga – teşekkür ederim – tau – Дякую – rahmat – cám ơn – malo te ofa – djiere dieuf – enkosi – kettu’i – a dank – o sheun – ngiyabonga.

toussa pour vous dire merci, je veux dire VRAIMENT merci de m’avoir accompagnée aujourd’hui ❤

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…robert…

…non, je n’ai pas changé de mari. quoique robert étant son deuxième prénom mais là n’est pas le propos.
robert, c’est le nom d’un célèbre dico dont je vous livre une de ses innombrables définitions:

“lassitude: État de grande fatigue physique : Sentir une grande lassitude dans les jambes.
État de grande fatigue morale : Être pris d’une immense lassitude devant les difficultés”

c’est tout à fait mon état d’esprit ce soir à la veille d’un nouveau séjour à l’hôpital de jour (c’était juste pour la rime…).

j’ai pas envie.

les si gentils mots d’encouragement de la bural team ce soir m’ont bien fait prendre conscience que j’y retourne demain. déjà, encore.

j’ai pas envie.

arriver, commencer par se battre pour ne pas foutre leur pyjama débilitant. anticiper avec un tshirt à manches courtes.

j’ai pas envie.

démarrer avec la litanie de l’interrogatoire. répondre en mode robot, oui/non. avoir tout au plus en face comme réponse un hochement de tête ou un groumph.

j’ai pas envie.

démarrer les examens, température, tension, électro-mes-genoux. démarrer la perfusion par un bolus de cortisone. je me prends en une heure la dose que l’on donnerait à un rugbyman de 130 kgs sur 5 jours.
commencer à trembler, à rougir, à avoir le coeur qui bat à 2.000.

j’ai pas envie.

poursuivre avec les anti-douleurs, puis les anti-allergiques, double dose rapport à la première fois. somnoler, cauchemarder, sursauter car le tensiomètre râle.

j’ai pas envie.

attaquer le produit. le sentir se répandre, s’infiltrer. souffrir. somnoler. être interrompue toutes les 5 minutes “ça va madame, ouvrez les yeux, vous n’avez pas envie de vomir?”

j’ai pas envie.

quémander des anti-douleurs. faire attention à demander à l’infirmière sympa, elle n’hésite jamais elle. regarder le goutte à goutte. regarder le tensiomètre. regarder l’heure.

j’ai pas envie.

reprendre doucement conscience. vouloir être ailleurs. en avoir ras le bol. pleurer.

j’ai pas envie.

compter les dernières gouttes. attendre les deux dernières heures que la tension remonte, que tout soit ok. rentrer chez soi le corps meurtri et s’enrouler dans un plaid.

j’ai pas envie.

se raisonner, se dire que ça ira vite mieux, que c’est pour son bien. faire comme dit la psychologue du service: essayer de fermer les yeux et de se projeter dans un endroit où on est bien.
se dire qu’on est forte et qu’on en a vu d’autres,
se dire que la médecine fait des progrès et que si ça se trouve, c’est la dernière fois,
se dire qu’il y a beaucoup plus pire,
se dire merde, elle a du plomb dans l’aile la superwoman,
se dire que ses détracteurs vont bien rigoler, allez y, faites vous plaiz’ les gars, c’est cadeau

bref, demain je vais à l’hôpital et j’ai plus envie.

je veux dire, j’ai VRAIMENT plus envie.

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…lettre ouverte…

Monsieur le Député,

J’ai souhaité prendre RV avec vous et on m’a demandé de formuler ma demande par écrit:

Cher Monsieur, je souhaite m’entretenir avec vous au sujet de certains dysfonctionnements des administrations de notre beau pays. Les médias nous rabâchent à longueur de journée que la France sombre, que l’économie va mal et que l’avenir est incertain.

Avec comme seul bagage mes études de communication, je ne prétends point à de grandes leçons d’économie mais mes 3 neurones s’interrogent sur le point suivant, encore une fois, à toute petite échelle comparée au déficit abyssal de notre système de protection sociale.

Aujourd’hui je travaille dans une société de droit privé mais hélas pour moi, je suis atteinte d’une maladie rare invalidante. Au vu de mes derniers examens (que je tiens à votre disposition) et des certificats médicaux (idem), il m’est fortement conseillé de réduire au maximum mon périmètre de marche à pieds et quasi formellement interdit de prendre les transports en commun parisiens, compte tenu de leur faible adaptation aux personnes handicapées. Sur les conseils de mon médecin, j’ai donc décidé d’utiliser ma voiture pour aller travailler. J’ai par ailleurs des déplacements professionnels à effectuer dans Paris et c’est là que le bât blesse.

J’ai fait ce jour une demande de carte de stationnement pour personnes à mobilité réduite (selon le terme consacré). L’organisme compétent accuse réception de mon dossier et m’informe que ma demande sera traitée, au mieux, en mars 2016. Non, ceci n’est pas une faute de frappe, c’est le délai moyen de traitement des dossiers au sein de notre département.

D’abord abasourdie, j’ai réfléchi aux différentes options s’offrant aux personnes comme moi.

La plus simple ne serait-elle pas d’arrêter de travailler? Pourquoi se donner du mal pour maintenir une activité professionnelle dans ces conditions alors que notre beau système de santé met approximativement 15 jours à déclarer quelqu’un inapte au travail et lui verser 100% de sa rémunération jusqu’à la retraite? C’est là très sincèrement que je m’interroge…Quelles sont les aides apportées aux personnes aujourd’hui qui veulent être maintenues dans leur emploi? De quel accompagnement parle-t-on? La réponse formulée ce matin par l’hôtesse en charge de mon dossier a été “vous avez toujours la possibilité de vous mettre en arrêt de travail en attendant…” Ceci se passe de commentaires, non?

J’ai la malchance d’habiter ce département car dans d’autres certainement moins peuplés, il n’est pas rare que le traitement des dossiers se fasse en 2 voire 3 mois au maximum.

N’y avait-il pas une loi ou un décret obligeant les MDPH à un traitement en 4 mois maximum des demandes?

Rassurez-vous, je n’ai nullement l’intention de me mettre 1 an en arrêt de travail tous frais payés par la sécu, je n’ai pas non plus l’intention de renoncer à exercer pleinement mon métier mais je me pose vraiment la question simpliste et si j’osais “au ras des pâquerettes” de savoir comment est administré notre pays.

Encourager la cessation d’activité parce qu’une administration n’arrive pas à traiter les dossiers, n’est ce pas une aberration? Aberration idéologique mais économique également…Je ne vous parle même pas de mon état d’esprit en ce jour où Don Quichotte apparait comme un rigolo avec ses moulins par rapport au combat que je mène au quotidien pour continuer à avancer malgré ma pathologie.

Voilà Monsieur le Député ce qui m’amène à vous aujourd’hui: faire un point sur cette administration qui encourage l’oisiveté et l’assistanat. Je vous demande donc de bien vouloir me recevoir afin de poursuivre cet échange et étudier quelles solutions s’offrent à une personne qui refuse de mettre ne serait-ce qu’un orteil dans ce système.

Veuillez recevoir, Monsieur, mes respectueuses salutations.