…à ne rien faire…
à se demander pourquoi. à se demander si ce sera vraiment toute ma vie comme ça.
encore une journée pour rien. heureusement, un #Grand s’est porté volontaire pour le marché ce matin, sinon…rien.
ah si, je regarde Super Nanny à la télé. je pourrais faire les magasins, un osso bucco, du tricot, un jeu avec les enfants (euh nan, quand même pas) . non, je regarde Super Nanny. dans mon lit.
quand j’atteins 9 en douleur, je n’arrive même pas à dormir mais je reste dans mon lit. en fin d’aprèm comme maintenant, il ressemble à un lit d’hosto: bol vide ayant contenu du raisin (du marché de ce matin, vous suivez?), magazines, boites de smarties (vides aussi), téléphone, ordi, bouquin…
j’ai découpé des recettes que je ne ferai jamais, j’ai découpé des adresses de magasins où je n’irai jamais, j’ai découpé des jolies robes que je n’achèterai pas…j’ai fait des listes que je ne suivrai pas, des projets qui n’aboutiront pas…
j’ai bien conscience de la violence de ce que j’écris mais on va pas s’mentir, c’est la réalité. il faut aussi parfois l’écrire la vérité. tout n’est que combat mais il n’est pas toujours facile. et les autres malades qui me lisent m’ont souvent reproché la jolie facette de la médaille. bah tiens, le voilà l’autre côté. des jours entiers à ne rien faire et à se coucher en se disant “qu’est ce que j’ai fait aujourd’hui?” …rien…
je crois au fond que je ne me souviens même plus vraiment comme c’était avant , je vois comme c’est aujourd’hui. mais sans déconner, comment accepter? comment faire tout-comme-elle-dit-la-psy? elle m’a dit un jour “le plus dur à gérer, c’est la colère”. ouais la colère et l’injustice aussi. sans déconner, j’ai des kilomètres d’escarpins dans mon placard que je ne peux pas mettre, c’est pas injuste ça?
je viens de lire sur le forum que je co-modère “la maladie nous apprend tellement”. MAIS mon cul oui!!! qu’elle ce qu’elle nous apprend la maladie? la douce vie d’une huître parkinsonnienne? comment un corps de rêve comme le mien peut se transformer en une légumineuse flétrie? ah oui, si on écoute les spy, ils vous disent “recentrez vous sur l’essentiel, c’est dans l’adversité qu’on apprécie les vraies valeurs” MAIS re-mon cul!!!
mais vraies valeurs, c’est claquer un demi mois de salaire dans une paire d’escarpins ou un sac qui claquent leurs races, mes vraies valeurs, c’est décider à 15h de traverser Paris pour acheter une glace, mes vraies valeurs, c’est se coucher à 2h du mat en semaine et s’en foutre, mes vraies valeurs, c’est l’adrénaline des portes d’un hall d’expo qui s’ouvre après des mois d’effort, je ne vous fais pas d’inventaire à la Prévert, je suis sûre que vous avez pigé le truc.
toussa pour dire les copains que vous avez une vie à 100 à l’heure qui vous pèse parfois, je le sais. je ne vais pas jusqu’à dire que je vous envie mais profitez-en les loulous, on ne comprend ce qu’on a perdu que quand on ne l’a plus…et autant on peut agir avant pour améliorer les choses, après c’est ‘achement plus dur.
pour finir sur une note plus légère, Amour-de-Ma-Vie m’interpelle alors que je descends de ma zone de confort pour fumer (ouiiiiiiii c’est mal) et me dit “chérie, si t’as 2 secondes, tu peux me passer le chargeur?”.
fou rire.
c’est sûr qu’entre la relecture de ma thèse de physique nucléaire et le gigot de 7 heures au four, je risque d’avoir du mal à trouver 2 secondes 🙂
faut que j’aille m’habiller, on sort ce soir…y’a du boulot 😉