Amis lecteurs, ceci est une chronique pseudo littéraire…Je dis pseudo car je ne me sens d’aucune légitimité pour faire de la critique de livres. Juste mon humble avis et ma grande gueule car vous me connaissez, j’ai toujours un avis sur tout (et c’est pour ça que vous êtes là, hein, avouez)
Enfin, pour avoir un avis, faut savoir de quoi qu’on cause. Ce qui n’est pas le cas de plein de gens et ça me met souvent hors de moi mais là n’est pas le débat…
Bref, en proie à de bien violentes insomnies en ce moment et avec Amour-de-Ma-Vie absent, 2 conditions bien utiles pour bouquiner au lit jusqu’à pas d’heure sans me faire hurler dessus…Nan pas de photos today, zauriez trop peur de mes cernes.
Re bref, 2 phénomènes littéraires venus tout droit des States dont tout le monde cause, fallait que je mette mon grain de sel.
“L’éducation à la française”…c’te grosse blague!!! Les féminins titrent “nous les françaises, sommes de bonnes mères”. AAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH il était temps qu’on le reconnaisse mais ce postulat me laisse un peu sur le c… Donc, je me suis faite Bibi Reporter pour essayer, non pas de m’auto congratuler, mais d’en prendre de la graine 🙂
Sur quoi se base t-on? fallait que je sache…tout simplement sur une américaine expat à Paris qui y a élevé ses 3 mouflets et qui encense notre mode éducatif. Et là, franchement, je suis dubitative. Moi qui passe mon temps à trouver les mômes mal élevés, trop bruyants et qui milite pour des endroits “child free”, forcément, ça me renverse.
Elle recense donc et loue les principes français pour les repas à table, le bb qui dort seul dans sa piaule et qu’on laisse râler avant de se précipiter, l’école basée sur de vrais apprentissages, la politesse et le bannissement de l’enfant-roi. Grosso Modo, elle pointe ainsi les différences majeures d’éducation et de positionnement du lardon dans la famille et dans la société entre eux et nous.
Pour être tout à fait honnête et pour avoir vécu de près l’éducation anglo saxonne, ça ne m’a pas trop étonnée de lire les différences théoriques entre les rosbeefs/yankees et nous. Et ce qui me rappelle une anecdote pour une fois gratifiante au sujet des nains:
Nous étions au resto à Châtel avec les enfants…Pas un 3 étoiles ni un fast food non plus, un entre les deux! Compte tenu de l’affluence, nous étions très proches d’une table de canadiens 2 parents, 2 enfants. Mes enfants se sont (pour une fois et probablement crevés par le ski mais aussi hypnotisés par l’altitude) très bien tenus à table. Mon petit bout de belette (genre à peine 6 ans à l’époque) avec ses “merci madame”, “s’ilvousplait monsieur” forçait le respect. Z’ont pas bronché à table, des images. Et je vois la canadienne qui s’apprête à quitter le resto et qui vient me voir pour me féliciter de la bonne éducation des enfants. MOI???????
C’est une caméra cachée pour son compatriote Belivier, c’est ça?
Ben non bande de perfides, même pas. On a commencé à discuter et c’est la première fois qu’ils venaient en France. Elle a été scotchée de voir les différences d’éducation me racontant que ça la faisait rêver quand on voyait le “déjeuner de nightmare” qu’elle venait de vivre. Elle a commandé 3 plats pour l’ainé qui n’en a pas touché un seul, le second ne tenait pas en place et a fait que des conneries (le genre que vous rêvez qu’il s’étouffe avec sa paille dès l’apéro vous le supportez plus). Ils sont partis sans même commander le dessert. Mais elle avait le sourire, elle était vachement sympa.
Ce qui est hallucinant, c’est qu’ils ne se sont même pas fâchés une seule fois. Nan mais sans déc’!!!Et je lui ai dit que perso, je n’aurais pas toléré ça longtemps. Hop une pizza, hop des pâtes, hop un steack frites…j’ai cru rêver! Et les deux parents, des vrais bisounours.
Donc toussa pour dire qu’en lisant ce livre hier soir, j’ai revécu cette scène et il aurait été marrant de superposer l’éducation de cette maman canadienne et la mienne (mais peut-on vraiment parler d’éducation dans mon cas??? 😉 )
Et là où je pensais vraiment le bouquin horriblement caricatural d’une nana qui a voulu engranger les euros ET les dollars, ben en fait, non! Je ne le prends pas pour un encensement de l’éducation à la française, je le prends comme un mini mémoire de socio sur les différences fondamentales entre 2 peuples.
Et je le prends aussi en me marrant très fort car la Paméloche, elle aurait dû passer 8 jours à la maison avant d’écrire ses trucs idéalistes sur:
– “les petits français mangent des légumes”…à la maison, c’est surtout Gomette qui mange les haricots verts (nan les mômes, je suis pas dupe) et “mais oui bien sûr les champignons de la pizza ça compte pour des légumes”…”encooooooooore des carottes?” “ouais mais si tu les manges, t’auras des rillettes de saumon”…
-“les petits français mangent à table avec leurs parents”…mouais, de temps en temps mais le moins souvent possible. Cela étant, il est vrai que nous avons une culture qui s’y prête. Les repas sont pris à table…en théorie, sauf le lundi soir ou la belette regarde son feuilleton avec un plateau devant la télé, sauf les ptits déj, sauf…, …, …Franchement perso, ça me surgonfle de manger avec eux, ça tourne souvent à la compèt et à la joute verbale…Pis plut tôt ils dînent, plus tôt ils débarrassent le plancher…
– “les petits français sont à cheval sur la politesse et disent bonjour madame”…à la maison, faut se battre pour ne pas avoir un “‘j’our” blasé en soufflant sur la mèche. Elle dit pas Paméloche que mon moyen à moi c’est de bien leur foutre la honte “bonjour qui mon petit chéri?” prononcé avec une voix bien niaise devant un auditoire médusé. Promis que le lardon grommelant va éclaircir sa voix la prochaine fois…
– ” les petits français font leur nuit plus tôt” ben ouais ma cops mais déjà faut pas dormir avec eux, pis faut les laisser brailler un peu. Pis faut appliquer une méthode toute simple: pour le premier, t’es en apnée, pour le second tu dors déjà un peu mieux pis alors, pour le troisième, t’as même plus de baby phone…tu vas voir chérie, ils font leurs nuits vachement vite…et toi avec 🙂 C’est comme le thermomètre: pour le premier BB il est vérifié mensuellement par un organisme certifié par le gouvernement, pour le 2ème môme, tu as déjà plus de mal à le trouver… et pour le 3ème, comme t’as pas racheté les embouts, tu te fies à ton instinct 🙂
– “les mères françaises gardent du temps pour elles” arrêtons l’hypocrisie…on a pas plus de temps que les américaines, les journées font 24h ici aussi. C’est juste que chez moi, Disney Channel est, et a toujours été, ma meilleure amie. Ben non, même pas je culpabilise, rien à secouer, je préfère prendre un bon bain et papoter au tél avec mes cops que de jouer aux cubes sur un tapis d’éveil. Pis mes mômes sont pas plus niais que les autres…Et le coup du square où elle était stupéfaite de voir les mères assises sur un banc! Ben je vois pas l’intérêt d’aller au square pour faire du toboggan ou jouer au sable (sans parler du fait que tu risques d’exploser tes Louboutin). Le nombre de fois où j’ai tourné les talons s’il n’y avait pas de cops pour ragoter…
-“les couples français partent en we ou en vacances en amoureux” beaucoup d’enfants américains ne sont même pas allés une nuit chez les grands parents avant l’âge de 6 ans. Ben les yankees, vous cherchez les emmerdes aussi…Les grands parents sont là pour ça, hein? c’est vachement important de créer des liens 😉 Blague à part, comment s’en débarrasser des mômes sinon??? Et au delà de ça, on traine pas les mômes partout avec nous…à la maison, c’est nous prem’s dans tous les cas. Essaie, c’est fastoche de pas se faire gouverner par des machins même pas majeurs!
– “les français sont concentrés sur les apprentissages fondamentaux” euh kesskelledit la dame? Elle veut dire que le système français privilégie l’école et le savoir plutôt que la créativité. Bon, j’ai trop rien à dire là dessus, ça m’arrange trop bien de glander en pyjama le mercredi plutôt que d’aller hop hop hop à une expo de sciences (mais vu le rapport de ma fille aux fourmis, faut p’tête que je me remette en question…). Déjà que je me tape les activités sportives, le caté toussa toussa, s’il faut en plus aller construire des volcans en carton ou faire chaispasquoi d’autre, autant me suicider tout de suite. Nan, moi je dis: faire confiance aux institutions de notre pays et laisser à l’école l’instruction 🙂 (Béné, Isa…spéciale dédicace)
– “les français ne sont pas patients” Aaaahhh enfin. Nous y voilà. Tu vois ma Paméloche, là tu as la clé…De ce que j’en ai lu, vous dites “oui” à tout et le môme ne doit pas attendre, c’est génétique chez vous. Faut pas s’étonner alors. Soyons francs, on a tous eu des crises à Carrefour pour des bonbecs ou pour un énième tour de manège. Le tout, c’est de gérer. Avoue que tu m’as prise comme cible pour la patience, allez? Et de toutes façons, un petit mot vaut mieux qu’un grand discours qui les endors: “Magne-toi” “Tu mangeras tes Granola dans la voiture, grouille”, “Tout de suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite”, “active toi, tu commences vraiment à me soûler”, c’est bien plus compréhensible par un cerveau immature, non? A la maison, les miens ont été autonomes super vite, normal, j’ai mieux à faire que de continuer à les habiller passé un certain âge, ou préparer religieusement leurs affaires…Z’ont oublié un truc? Tant pis pour eux…Ici, c’est pas un problème de patience, c’est un problème de flemme. Je suis une grosse flemmasse Paméla, tu devrais essayer: non seulement c’est hyper agréable mais en plus tes mômes vont se demmerder tout seuls bien plus vite…
Voilà chers lecteurs, quelques réflexions sur le vif un mercredi, jour de piscine-caté-brownie…
Mais plus sérieusement, au delà de ces anecdotes, ce qui m’inquiète un peu, c’est que tout ce qui se passe au USA finit toujours par arriver chez nous…J’entends par là que déjà, beaucoup de pédopsy et de gens liés à l’enfance (genre profs) s’inquiètent du changement de comportements de la nouvelle génération, et tous s’accordent à dire que ce sont les ravages de l’éducation “Enfant Roi”, “no limit”, “enfants=mini adultes”.
Beaucoup de livres fleurissent sur le sujet, écrits par d’éminents spécialistes qui s’en inquiètent. Au final, tout le monde s’accorde à dire qu’en ne disant pas “non” à un môme, on ne lui réserve pas que des bonnes surprises. Enfants angoissés et malheureux qui finiront de toute façon par réaliser qu’ils ne sont pas tout-puissants mais plus dure est la chute tardive…
Oh la la, je suis la première à pratiquer le concept du “je cède pour avoir la paix”, croyez bien que je ne fais pas ma donneuse de leçons!!! Mais vous ne me retirerez pas de la tête que tous ces concepts d’éducation positive gnan gnan (genre on explique tout, on laisse le choix, on considère l’enfant comme un mini adulte, on lui évite les frustrations…), c’est de la méga connerie. Pour les enfants et pour les parents…Et que chacun doit rester à sa place! J’adore mes mômes, je suis déjà multi tâches pour eux mais je ne suis ni leur esclave, ni sous leurs ordres…Et je me rends bien compte que de toute façon, ça marche pas forcément. Si vous leur lancez un “douche ou bain”, ils vous répondent “on peut pas se laver demain?”. Alors que si vous hurlez “au bain, tout de suiiiiiite”, ben, ils ont pas le choix…Idem pour “petits pois ou flageolets”…à tous les coups vous aurez “pâtes carbo” comme choix n°3… Si vous leur jetez direct dans l’assiette, zou, c’est plié. Et ça va bien plus vite!!!
Donc ma Paméla, sache que dans mon humble demeure, tout est dicté par ma paresse 🙂
Et comme conclusion, le seul truc que Paméla Druckerman ne nous envie pas et ne veut surtout pas reproduire: c’est la fessée.
Ben, je confirme definitely: elle est pas venue à la maison sinon elle aurait entendu le sacro saint “nanméo t’en veux une???”